Le Conseil de l’Ordre des Médecins et l’erreur médicale

La réduction des erreurs médicales pourrait passer par une approche proactive du Conseil de l’Ordre. Si ce dernier sanctionnait réellement les auteurs d’accidents médicaux par une interdiction d’exercer, l’effet sur l’ensemble des prestataires de soins de santé que sont les médecins ne serait que bénéfique.
Malheureusement, de nombreux exemples nous font penser le contraire.

Combien de victimes directes ou collatérales pourraient être évitées ?

De fait personne ne peut donner de chiffres quant à l’ampleur du problème. Tout n’est que supputation, extrapolation de données partielles. Ce qui est certain, c’est que le nombre de victimes est loin d’être négligeable.

La Justice a ses statistiques, les assureurs les siennes. Les unes comme les autres ne peuvent qu’être incomplètes. Et il y en a probablement d’autres, toutes aussi incomplètes que les précédentes.

Les victimes ignorées ou qui s’ignorent.

Combien sont les victimes à ne pas pouvoir se décider à poursuivre en Justice ? Faute de moyens, faute de savoir-faire, faute de courage à affronter cet univers si étrange constitué par les avocats, les experts, les tribunaux. Quelle aide peuvent-elles espérer provenant du cercle des médecins pour les soutenir dans leur recours ?
Enfin, n’oublions pas toutes ces victimes qui s’ignorent, car laissées dans la croyance à la faute à pas de chance.

Tous ces ‘malheureux accidents’, tous ces malheureux cas n’entrent dans aucune statistique.

Enfin, n’oublions pas ces malheureuses complications – aussi appelées aléa thérapeutique – qui au mieux ne fait que prolonger un séjour à l’hôpital, mais qui peut aussi avoir des conséquences fâcheuses pour le futur du patient.
Les mutuelles et l’Inami pourraient peut-être nous éclairer à ce sujet ?

Et le ministre en charge de la santé ?

Au fait, Madame la Ministre de la Santé, avez-vous cherché à évaluer le coût de tous ces ‘accidents’ pour le budget santé ? Est-ce au fonds public de prendre en charge les tragédies médicales engendrées par quelques médecins ?

Ce qui est certain, c’est qu’il faut faire acter quantitativement le problème de manière à contraindre les pouvoirs publics et les acteurs médicaux à agir pour le bien des parties prenantes aux soins de santé et particulièrement pour le bien de la santé des patients.

Portez plainte devant le Conseil de l’Ordre.

En attendant d’être écoutées, nous considérons que les victimes devraient systématiquement porter plainte devant le Conseil de l’Ordre des médecins. Une erreur médicale, conséquence de négligence, d’inconstance, d’insouciance est résolument à soumettre aux pouvoirs disciplinaires du Conseil de l’Ordre. Une plainte devra être ‘traitée’ et devra ainsi entrer dans les chiffres des plaintes rejetées, recevables, suivies de sanction ou non.

Le Conseil de l’Ordre, rendant compte à son ministre de tutelle, ne pourra soustraire ces chiffres à la connaissance du Ministre en charge de la santé.

La balle sera ainsi dans son camp.

Mais nous lui souhaitons courage, ce courage qu’il lui faudra pour faire face au lobby des médecins omniprésent dans toute la sphère politique jusqu’aux plus hauts niveaux.

Portez plainte !

Pour porter plainte, envoyez votre lettre recommandée à :

Conseil national de l’ Ordre des médecins
Place de Jamblinne de Meux 34 – 35
1030 BRUXELLES

qui transmettra au Conseil provincial compétent.

Le dépôt de plainte devant le Conseil de l’Ordre des médecins ne vous coûte qu’une lettre recommandée avec AR adressée au président de l’Ordre provincial dont dépend le médecin mis en cause. A défaut de disposer de cette information, la plainte peut-être adressée au Conseil National de l’Ordre des médecins qui relaiera. (Adresse ci-dessus).